-
On peine à tenir le volant plus de 30 minutes chacun. Une pause s'impose. C'est à Cleveland qu'on décide de se requinquer. Un bon double whopper accompagné d'une boisson pétillante feront très bien l'affaire. Cleveland, c'est une ville américaine dont l'atmosphère et le silence rappelle sensiblement Détroit... Une fois repus, on reprend la route.
On arrive tant bien que mal dans la ville de Niagara, sous un ciel des plus orageux. C'est une destination dont on entend beaucoup parler. Et bien que ce n'était pas une de nos priorités, ça ne coûtait rien d'y passer, à part une nuit d'hôtel, histoire de se faire enfin un avis.
Notre moral n'est pas au beau fixe, et l'est encore moins avec la visite de la ville. Il n'y a strictement RIEN à part quelques casinos et bars étrangement incohérents, la ville n'a aucun semblant d'esprit. On est entouré de touristes, enfin... de chinois. C'est pas qu'on aime pas les chinois, mais sérieusement, ils prendraient tout et n'importe quoi en photo et seraient prêts à se marier à la chaîne devant un pot de fleurs. Tout ça parce qu'ils pensent que "ça" c'est la p*tain de classe. (Excusez le langage mais c'est un de ces moments où la surdose de superficialité me fout en rogne - ndlr)
On décide quand même de s'enfoncer dans la ville jusqu'aux fameuses chutes d'eau.
Les Chutes sont illuminées de lumières artificielles, histoire de rentabiliser les visites même la nuit. De jour, elles sont assez belles et on se rend compte de toute leur largeur. Histoire de mieux en mesurer leur hauteur, on achète quelques billets pour la visite en bateau au pied des Chutes... Histoire également de toucher du bout des doigts un peu de nature. Pour continuer dans l'Authenticité et le Naturel, le "chemin" qui nous mène au bateau ressemblait plus à la file d'attente des parcs d'attraction. Et pour compléter ce foutage de gueule intense, on nous fait prendre un AS-CEN-CEUR rempli de touristes pour descendre à niveau d'eau. On prend finalement le bateau. On est au cœur des chutes. On prend des photos, enfin on essaye, avec l'eau c'est pas simple. Et on rentre.
Pour un site qui se proclame première destination des lunes de miel, on n'y trouve strictement rien de romantique. Les Chutes du Niagara mériteraient bien leur surnom de "chasse d'eau géante"... si seulement elles pouvaient nettoyer toute la m*rde qu'il y a autour !
4 commentaires -
Après une nuit dans un petit motel, nous voilà bel et bien arrivés à Chicago ou the Windy City - La Cité venteuse... un surnom qui perd d'ailleurs tout son sens à cette période où la chaleur est écrasante.
La ville a un charme certain avec ses nombreux ponts amovibles couleur cuivre qui traversent les somptueux buildings, mais surtout il y règne cette ambiance douce et jazzy qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. Ne soyez donc pas surpris de croiser un saxophoniste à chaque coin de rue...
La balade nous amène au pied de la Sears Tower, renommée dernièrement Willis Tower. La plus grande tour des États-Unis a d'ailleurs été récemment détrônée par le nouveau World Trade Center à New York. Pas une minute à perdre, on prend nos billets pour accéder au sommet. La file d'attente est très longue. On arrive d'abord dans un ascenceur dans lequel l'espace est calculé au millimètre près ; tout le monde adopte la même position, le même sens, droits comme des i pour permettre l'accès au plus grand nombre de personnes. On se retrouve ensuite dans une espèce de salle de cinéma. Et dans un silence religieux, on assiste à une projection de l'histoire de Chicago. La ville a connu son déclin en 1871 suite à un énorme incendie favorisé par les constructions en bois. C'est ainsi qu'elle décide de s'investir dans l'acier et d'en faire sa principale industrie. Comme Détroit, elle a également subi une immigration grandissante. La plus grande partie étant composée d'Afro-américains qui fuyaient le Sud des États-Unis. Et comme à Détroit, les émeutes ont été récurrentes, des émeutes qui ont favorisé les clans, la violence, le racisme avec un puissant regroupement du Ku Klux Klan mais aussi le grand banditisme. C'est le temps des gangs, la naissance d'Al Capone. La projection terminée, on redescend sur terre... pour se rapprocher encore plus du ciel, un étage plus haut et on arrive enfin au sommet de la tour. Une jolie vue panoramique et des plus vertigineuses s'offre à nous...
Quelques heures plus tard, on se retrouve soudain dans un magnifique parc en plein coeur du centre ville : le Millenium Park. Chicago est apparemment la ville qui détient le plus d'espaces verts aux États-Unis. Le Millenium Park s'étend sur plusieurs kilomètres, présentant diverses expositions contemporaines. On commence par le "point d'eau" de ce grand jardin public ; c'est en fait le Crown Fountain. Composé de deux énormes blocs en granite noir d'où jaillit l'eau et sur lesquels on voit défiler 1 000 visages de résidents, il fait le bonheur des petits et des grands. On y défait volontier nos chaussures pour y faire trempette sous ce soleil de plomb. Le chemin nous amène vite à la Porte des nuages - The Cloud Gate... Finalement, ça ressemble plutôt à un haricot géant en acier. C'est moins poétique on vous l'accorde mais c'est une vision partagée de nos amis chicagolais qui l'appellent plus communément The Bean. On finit notre après-midi en beauté avec un concert de Jazz en extérieur. Assis sur une étendue de pelouse dont on ne voit plus les bords, on se sent minuscule avec ce réflexe de regarder en l'air, ces buildings tout autour qui nous dominent autant par leur beauté que par leur taille. Il y a du monde mais l'ambiance est reposante et calme malgré la forte musique. Des stands proposent aussi gratuitement des boissons rafraîchissantes, mais chacun y apporte sa bière et son vin. Sans bouger, on savoure le coucher de soleil sur la ville qui commence tout doucement à s'illuminer...
On profite de cette chaude nuit pour faire un tour de la ville. Parmi tous ces beaux grattes-ciel, il y en a un dont le sommet est très particulier. Vu du dessus, c'est paraît-il, en forme d'alliance. Une de nos amies nous conte alors cette légende dans laquelle un architecte perd sa fiancée et finit par construire tout le sommet de ce building en forme d'alliance en l'honneur de cette dernière. Il espère alors qu'elle la contemple chaque nuit de là où elle est... Avouez que ça ne laisserai pas insensible le plus aigri des célibataires ! Notre balade se transforme vite en marathon - on en connaît même une qui y a laissé ses chaussures - quand on décide de trouver un point de vue intéressant sur toute la ville. On longe alors le Lac Michigan, plus de 5 kilomètres avant d'arriver enfin à notre point de chute, The Alder Planetarium. On oublie vite la fatigue devant cette vue panoramique et toute cette lumière qui se reflète dans l'eau... Pause contemplation.
Il est maintenant temps de rentrer et de s'affaler allègrement sur nos lits. Le lendemain, c'est une journée plus reposante qui nous attend. Balade le long du lac Michigan, sieste sur la plage et petite trempette à l'occasion, bref c'est le repos des guerriers. Un repos bien profitable quand on sait que ce soir, ce sera une toute autre ambiance. Chacun s'apprête pour sortir, la nuit s'annonce agitée mais on s'était mis d'accord : on ne s'attarde pas trop car demain on reprend la route à 6h du matin. Ça c'est ce qu'on avait convenu. La réalité est tout autre. De verre en verre et de fil en aiguille, on a finalement rejoint le motel... à 5h. Bravo les copains, on est parti pour une bonne nuit blanche mais aussi pour la plus longue route de notre vie. Souhaitez-nous une grosse insomnie !
votre commentaire -
Beaucoup de gens se disent qu'il n'y a RIEN à voir à Détroit. Ce genre de préjugé démontre un cruel manque d'intérêt et de curiosité envers l'une des villes les plus fascinantes et historiques des États-Unis. Bref, Détroit a mauvaise réputation on le sait et n'attire pas bon nombre de touristes. Et si on vous disait que la ville a été fondé par un français ? C'est aussi ici qu'on a vu naître la toute première fabrique Ford... Ça vous parle davantage ? Et surtout comment passer à côté d'une ville qui a fait toute la jeunesse d'Eminem ? Rien que pour ça, cette ville en devient inévitablement legendary.
Oui, Détroit avant d'être ce "trou perdu" était une ville en plein boom économique grâce à l'industrie automobile et attirait énormément de population. C'était devenu le nouvel Eldorado... sa faiblesse résidait sans doute dans cette surpopulation, la ville n'était pas prête à accueillir autant de personnes si différentes les unes des autres, à commencer par la couleur de peau... Racisme et injustices sociales entre Blancs et Noirs ont alors fait éclater ces émeutes, les plus meurtrières de l'histoire des États-Unis. Depuis, le déclin économique mais aussi démographique ne s'arrête plus... Même les banques ont fui laissant derrière elles beaucoup d'habitants qui avaient mis tout leur espoir dans la ville. Certains avaient même investi leur fortune dans des maisons victoriennes dont ils n'ont plus les fonds pour continuer à rénover. Et on peut encore lire dans les journaux, que ces derniers continuent de se battre pour finir leur travaux sans financement, mais juste avec l'aide des voisins. L'absence d'économie a fait apparaître un grand nombre d'entraides communautaires. Abandonné de tous, Détroit se bat seule et devient adepte du "Do it yourself" - "Fais le toi même".
Ce phénomène défile aujourd'hui sous nos yeux dans une ambiance quasi-apocalyptique : le centre ville est désert, seuls quelques journaux s'envolent à travers les rues, les feux passent du vert au rouge sans vraiment d'utilité, des commerces laissés à l'abandon, des ruines et encore des ruines... Les grandes tours de fabriques automobiles sont les seuls fossils de l'existence d'une certaine richesse antérieure. C'est une grande ville dont l'espace inoccupé rend encore plus... vide. On longe bien sûr la fameuse 8 mile road, histoire de checker Eminem. Plus qu'un rappeur, c'est un visionnaire. Il a d'ailleurs écrit une magnifique chanson d'amour pour sa ville dans laquelle il fredonne "Don't let em say you ain't beautiful" - "Ne les laisse pas dire que tu n'es pas belle". Le clip est quant à lui très représentatif de Détroit...
On finit notre journée dans une rue totalement en contraste avec tout le reste de la ville. On entre dans un monde presque irréel, un monde fantastique. C'est ici qu'on découvre le projet Heidelberg. Sur tout le long de la rue, il y a des peintures, des sculptures, des chaussures perchées dans les arbres, toutes sortes de matériaux récupérés dans les ruines, des choses insolites... bref, il y a de la couleur, de la vie, de l'espoir. Il y a aussi cette femme noire, assise sur sa chaise à bascule qui vend des bouteilles d'eau - il fait encore plus chaud qu'à Toronto. Elle se présente comme étant la sœur de l'auteur de tout ce bric-à-brac, Tyree. Elle explique que ce dernier a très peur de l'oubli, et c'est sa manière de garder la mémoire de la ville avec tous ces bons et mauvais côtés... Tyree voyage maintenant à travers le monde pour exposer son art et redonne ainsi espoir aux plus jeunes de cette ville oubliée. "La lumière n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle jaillit de l'ombre", citation qui traduirait à merveille ce petit coin d'oasis...
Notre escapade à Détroit s'arrête en cette belle fin de journée, on reprend le volant pour une nouvelle destination... Et devinez où ?
8 commentaires -
Le moment très attendu est enfin arrivé, une deuxième vague de visiteurs - et pas des moindres - en provenance de Troyes, se joint à nous pour un roadtrip mémorable... Avec ces deux-là, c'était sûr, impossible de rester à Montréal. Il nous fallait voir le plus de choses possibles, en un temps record. Première destination : Toronto.
La route à partir de Montréal n'est pas des plus sensationelles. Pour tenir les six heures de trajet, préparez de la bonne musique et une grosse réserve de conneries à raconter. On arrive dans une petite rue de Toronto, haute en couleurs, entourée de petits restaurants, marchands de fruits et autres. Les déchets jonchent les trottoirs et les murs sont recouverts de graffitis. Avec cette forte chaleur, on a cette impression de s'être téléporté dans un petit coin de Jamaïque... Bienvenue au Kensington Market !
On a choisi une petite auberge de jeunesse en plein coeur de ce charmant marché quelque peu exotique. Mais le charme s'arrête au moment de déposer les valises ; une petite chambre avec deux lits dont la propreté des draps est douteuse, un balcon avec une vue sur les voisins d'à côté adeptes de substances illicites, le sol collant qui nous supplie de garder les chaussures, et surtout cette image étrange de la frite qui s'est perdue sous un des lits... À cet instant, on a su qu'on passerait le plus de temps possible à l'extérieur.
On entreprend alors une petite escapade nocturne et une pause sangria - jus d'orange pour d'autres - pour inaugurer ces vacances à quatre. Le retour à l'auberge en devient plus pénible encore. On dort avec les fenêtres grandes ouvertes, pas le temps de penser aux éventuelles piqûres de moustiques, la chaleur devient trop étouffante. Le lendemain, on s'apprête pour déjeuner au centre Eaton, le plus grand complexe commercial de l'est canadien.
Toronto est une des ses grandes villes d'affaires où le charme résiderait davantage dans son marché coloré que dans ses grandes tours grises. Le temps n'arrange rien ; au beau milieu de notre parcours touristique, une tempête se lève et nous oblige à rester quelques temps à la porte d'un building. D'ailleurs, quelques employés en manque de nicotine se sont joints à nous pour contempler ce spectacle... L'une d'entre eux nous dit avec confiance que le ciel va se dégager. Sachant que nos deux troyens avaient décidé la veille de se réserver un moment d'adrénaline intense au sommet de la CN tower pour 5h, il vaut mieux que ses prédictions soient vraies ! Il est 4h, et la pluie ne s'arrête pas... l'inquiétude est à son comble. On décide tout de même de se diriger lentement vers cette fameuse tour dans l'espoir qu'aucune annulation ne sera annoncée. À quelques mètres de notre point d'arrivée, le ciel décide d'être clément et un grand soleil nous redonne le sourire.
Pendant que nos champions s'envoient en l'air - façon de parler, parce qu'il sont quand même attachés au sommet de la CN Tower par un harnais de sécurité - on décide de faire notre visite de manière beaucoup plus soft. Comme à Seattle et Vancouver, la tour propose une vue à 360° de la ville de Toronto, mais aussi un plancher de verre ! Nous voilà surexcités à la pensée de partager un peu d'adrénaline avec nos amis qui doivent prendre leur pied quelques étages plus haut.
On s'adresse à tous nos amis qui ont fait cette visite à - somme astronomique pour une arnaque monstrueuse - , on vous en veut ! Il n'y en a pas un qui aurait eu la descence de nous avertir à ce sujet ? Alors, ça nous tient à coeur ; on va le faire pour ceux dont la CN tower fait partie de leur "to-do list". Si vous voulez faire comme Jérôme et Julien, le billet en vaut la peine, vous aurez tout ce dont vous méritez ; vue imprenable sur la ville, sensations fortes et beaux souvenirs offerts par la maison. Par contre si vous êtes en famille ou couple ou peu importe, ne payez jamais au grand jamais pour vous faire enc avoir. Pour commencer, vous aurez droit à des vitres très sales, vous pourrez donc voir une ville... un peu dans le flou. Ensuite la vue à 360°, vous pouvez oublier. Un grand restaurant très chic fait quasiment la moitié de la Tour, ce qui implique qu'il faut y manger pour pouvoir accéder à la vue de l'autre côté de la ville. Inacceptable. Enfin le comble... Un plancher de verre, c'est bien ce qui est écrit partout... On a monté et descendu les étages à la recherche de ce fichu plancher, avant de s'apercevoir que le "plancher" est en fait quatres petits rectangles en verre où nombreux touristes paskistanais en recouvraient la surface. Pas de mots pour définir ce spectacle honteux... on tente quand même d'accéder sur un des ces "planchers", et là, circulez y'a rien à voir, la vue en dessous est tout simplement... pitoyable.
Déçus, on rejoint nos amis pour partager un peu de leur émotions bien plus positives ! Bien que la visite ne vaut pas la peine de dépenser un seul sous, la CN Tower reste esthétiquement la plus belle de toutes les tours qu'on ait pu voir à ce jour...
-
Après quelques mois en tête à tête, la famille et les amis commencent très légèrement à manquer.
C'est avec grand plaisir qu'on reçoit nos premiers visiteurs, plutôt furtifs d'ailleurs. On profite le temps d'une journée avec nos petites moutardes de Dijon… un régal !
Touriste-attitude oblige, on fait un passage au sommet du Mont-Royal. Un grand nom pour une petite colline mais celle-ci a l'avantage d'offrir une jolie vue panoramique sur la ville depuis son large balcon. Beaucoup aiment y prendre quelques photos de famille, apprécier le paysage ou encore approcher les gros ratons laveurs qui se promènent sans crainte. La nuit, l'ambiance se transforme ; le parking se rempli et chacun y va de sa musique, boissons alcoolisées et autres en main...
Nos amis français ont été comme nous, surpris par la gentillesse des gens. On en profite pour les plonger dans la vie citadine du montréalais. Au programme : métro, bus, tour du centre ville à pied en passant par le quartier chinois, et bien sûr, la vie souterraine. Incontournable, cette dernière offre toute une panoplie de magasins où vous pourrez y laisser votre portefeuille, mais aussi un réel choix de malbouffe restaurants "sur le pouce". C'est d'ailleurs ici, qu'on se laisse tenter par notre ô-fameux-A&W, burgers simples d'apparence mais exceptionnels au goût. C'est pas nos amis qui vont dire le contraire !
Après cette grosse journée, la visite s'achève dans la nuit et les retrouvailles aussi... On se dit aurevoir derrière les vitres d'un bus, nos dijonnais s'en vont maintenant à New York, les chanceux !
50 commentaires -
Suite à différentes plaintes de nos amours de lecteurs sur notre absence prolongée, on vous fait un article ultra-compac' sur nos derniers mois à Montréal !... Aussi nous éviterons que "lagrandevadrouille.net" ne devienne "lagrossearnaque.com", comme dirait l'autre. Alors, on souhaite bien du courage à ceux qui liront jusqu'aut bout !
Dès notre arrivée à Montréal, on entend parler de manifestations... et de violence - un mot qu'on a trop vite rayé de notre mémoire de petits voyageurs utopistes. C'est vrai, depuis quand la ville de Montréal fait-elle la une des médias mondiaux ?? Cet endroit du monde qui nous semblait si paisible avec son accent chantant... qui aurait cru qu'on allait se retrouver au beau milieu d'un bordel qui va définitivement faire partie de l'Histoire du Québec ! Effectivement, quelques mois plus tard on assiste à l'élection de la 1ère femme 1er ministre, Pauline Marois... une grande 1ère pour la Province.
Malgré ces bouleversements, on commence à trouver nos repères dans la ville et bizzarement, on se sent très en sécurité dans les rues de Montréal. Les gens sont très accueillants et nous abordent avec tellement de facilité. Il fait très chaud, on dépasse souvent les 35°C... L'ambiance montréalaise est à son comble ; une partie du centre ville devient piétonne pour laisser place à des festivals divers, accessibles à tous. C'est assez plaisant de se fondre dans les foules, sans encombrements ni précipitations. Il y a ici et là plusieurs stands d'artisans, vous pouvez ainsi vous faire faire un autoportrait ou une caricature tout en dégustant une mangue en forme de fleur, c'est ben l'fun ! (attendez-vous à lire de plus en plus d'expressions québecoises... Et non, y'a pas que Tabarnak ! dans la vie...)
Pour nous réconcilier avec la vie citoyenne, quelques métamorphoses s'imposent... on troque nos - si confortables - chaussures de rando, gros pulls et joggings contre des chaussures à talons, des chemisiers et pantalons de ville. Monsieur se décide enfin à faire tomber sa barbe... Et dire qu'il aurait pu décrocher son 1er rôle dans "Seul au monde". Tant pis, "la gloire suit ordinairement ceux qui la fuient" dis-t-on... Ensuite vient le besoin d'avoir une petite voiture assez confortable et sans trop de kilomètres au compteur (parce qu'on compte bien y en ajouter pas mal !), et bien sûr notre petit nid.
Montréal abrite différents quartiers et comme partout il y a des coins riches, voire très riches, et les coins plus pauvres. Nous on a choisi, un quartier calme mais avec l'autoroute à quelque mètres... au cas où l'envie de vadrouiller deviendrait trop forte ! On prend goût à arpenter les rues de cette grande ville dont les murs sont très expressifs ; de magnifiques dessins et graffitis enveloppent même certains bâtiments. Le plus étonnant, c'est qu'on entend parler dans toutes les langues possibles. Ce qui explique l'innombrable choix de restaurants ; on peut y trouver un tibétain, un grec, voire même un vénézuélien... Montréal, c'est aussi une île avec ses ponts et bien sûr son vieux quartier "Le Vieux Montréal" qui fait tellement penser à la France avec ses crêperies, sa ruelle d'artistes, etc. Beaucoup de troubadours viennent s'installer à cette place le temps d'un show, concert, spectacle ou autre. Par nuit d'été, le quartier a davantage de cachet, avec ses calèches et son vieux port qui lui donne un certain côté romantique...
Les logements sont moins chers qu'en France, souvent les propriétaires louent des appartements avec une cuisine toute équipée et en général l'eau, l'électricité et le chauffage sont inclus dans le loyer.
Le concept du pourboire et des taxes est un peu dur à digérer surtout les premiers mois mais on s'habitue à tout. Si vous ne voulez pas passer pour un radin de français dans les restaurants québecois (oui, on a cette étrange étiquette ici, à tort ?...), il suffit de faire un calcul très simple ; additionnez les deux taxes (plus élevées que chez les voisins anglophones) figurant sur votre addition. Le pourboire minimum à donner au serveur correspond alors au total de ces taxes. Et le tour est joué, on ne vous regardera plus du coin de l'œil promis. Mais bien sûr, si jamais vous avez eu droit à un service ignoble, vous êtes tout à fait en droit de faire un restau-basket en guise de remerciement...
La vie à Montréal a l'air très facile... sauf peut-être pour le téléphone, le cellulaire comme on dit ici. Comparé à un forfait tout inclus à 25 euros (sans compter les offres Free !), pour , vous aurez seulement votre téléphone et quelques heures de communication. Ensuite si vous voulez l'affichage de numéro, comptez en plus, et pour intégrer un répondeur, faites de même... Mais le plus révoltant dans tout ça, c'est qu'ici, celui qui reçoit l'appel paye aussi une partie de la communication ! Au secours. Alors bon, un cellulaire pour deux suffira largement, tcho bye !
Outre ces quelques petits détails frustrants, on se plaît énormément dans cette nouvelle vie. C'est sans aucun doute la mentalité des gens qui fait toute la différence...
3 commentaires
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires